Message de la Fédération Liégeoise du PCB à l’occasion du 1er mai 2025

Chers camarades et amis,

Cette année en Belgique, le 1er mai dépasse la notion de fête du travail à un moment caractérisé par la plus importante offensive dirigée contre le monde du travail depuis 1945. Cette offensive est menée par un gouvernement au service d’une droite revancharde qui veut reprendre ses prérogatives en remettant en cause notre patrimoine commun composé des services publics et de la sécurité sociale. On ne peut rien attendre de bon de ce gouvernement dont certains membres ne cachent pas leur sympathie pour l’extrême droite et dont la présidence est assurée par un De Wever qui a bâti sa notoriété au moyen d'une scandaleuse propagande dirigée contre la population francophone.

En avouant « mon patron c’est le patronat flamand (VOKA) », et en se considérant comme le fils spirituel du philosophe réactionnaire Edmund Burke, De Wever annonce une couleur qui n’est pas de bon augure. Il est dès lors surprenant que De Wever soit soutenu par la droite francophone du MR et des engagés qui nous avaient juré de ne jamais s’allier avec la NVA.

Tout en se présentant comme le gardien de l’orthodoxie budgétaire, De Wever n’hésite pas à se plier aux exigences de l’OTAN en augmentant les dépenses militaires à 2% du PIB dès le mois de juin, ce qui entraînera une dépense supplémentaire de 4 milliards d’euros par an. Son ministre de la défense Théo Franken veut rétablir un service militaire volontaire et réduire le budget de la sécurité sociale au profit de la course à l’armement. Ces objectifs s’additionnent aux frais d’acquisition des 34 avions F35 qui seront complétés par une nouvelle commande de 11 unités supplémentaires. Rappelons que le coût d’exploitation de ces appareils atteint 30.000 euros par heure de vol. Tout ceci s’ajoute aux injonctions de la commission européenne qui exige que la Belgique réduise ses dépenses budgétaires de 27 milliards.

Sur le plan de l’emploi, la fermeture du constructeur d’autobus Van Hool s’ajoute à la fin d’AUDI Bruxelles et plus récemment à celle des magasins CASA et CORA. La commande du tram Liégeois et des nouvelles automotrices de la SNCB à des constructeurs espagnols en dit long sur le souci des derniers gouvernements de promouvoir l’industrie nationale et l’emploi. Il préfère culpabiliser les chômeurs qui seraient trop bien payés en limitant la durée maximale du chômage à deux ans. Cette  mesure qui entrainera l’exclusion de 100.000 chômeurs dont 50.000 en Wallonie ne manquera pas d’impacter négativement les CPAS et les communes en aggravant la précarité. A Bruxelles, l’extension inquiétante du trafic de drogue n’est pas étrangère à l’augmentation de la pauvreté qui touche près de 30% de la population. Pour les mafias de la drogue, les exclus sont une main-d’œuvre providentielle. La campagne menée contre les chômeurs soi-disant profiteurs dissimule le faible niveau mensuel des salaires ; le minimum de 2070 euros brut est inférieur aux allocations de chômage, dont les montants oscillent entre 2231 et 1773 euros. Dans une société où les coûts de la vie explosent, il est compréhensible que face à des salaires peu attractifs, certains chômeurs soient tentés de cumuler leur allocation avec un travail au noir. Parallèlement, en augmentation de 25% en 10 ans, un travailleur sur 20 cumule deux jobs pour faire face au coût de la vie. En conclusion, la lutte contre le chômage ne passe pas par la répression. Elle est indissociable du niveau salarial qui doit être attractif et qui nécessite le rétablissement du rôle des syndicats dans la libre négociation des salaires et de la défense de l’index.

En ce qui concerne l’Union européenne,

tout en maintenant notre ferme condamnation de l’intervention russe en Ukraine, nous condamnons le plan de 800 milliards d’euros pour « réarmer l’Europe » défendu par Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Ce plan fait suite à la prétendue menace sécuritaire russe et au désengagement militaire américain prôné par Donald Trump, Ces 800 milliards ne viendraient pas des institutions européennes, mais bel et bien des 27 Etats membres qui devraient encore augmenter leurs dépenses militaires. Nous dénonçons ceux qui se réjouissent de ce plan en y voyant l’opportunité de relancer l’emploi par l’industrie de l’armement. Nous condamnons cet objectif et la  surenchère de déclarations bellicistes relayées par les médias qui relancent un climat digne des heures les plus sombres de la guerre froide. Mark Rutte, secrétaire-général de l'OTAN, déclare : « Si vous n’allouez pas beaucoup plus d’argent aux besoins militaires que les 2 % actuels du PIB, vous devrez apprendre le russe dans quatre ou cinq ans ou aller vivre en Nouvelle-Zélande ».

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Ukraine, des hommes, des faits, le piège. Un autre regard sur la guerre.

Un livre de Vladimir Caller

Insatisfait du discours médiatique, l’auteur nous propose dans ce livre de changer d’optique dans l’analyse du conflit russo-ukrainien. Contrairement aux avis généralement admis, l’auteur estime qu’autant le président russe que son homologue ukrainien n’avaient de visées particulièrement militaristes lorsque leurs mandats se sont croisés. L’un comme l’autre avaient besoin de paix pour mener à bien leurs objectifs politiques tant intérieurs qu’internationaux. L’Ukrainien, adepte des poli­tiques néo-libérales à la Thatcher, en avait besoin pour les mettre en œuvre. Le Russe partageait ce besoin de paix, lui qui visait l’affaiblissement des liens entre Berlin et Washington, et plus générale­ment entre l’UE et les USA. Pour Vladimir Caller la guerre en Ukraine est le résultat de l’échec de deux stratégies, qui dans le cadre de la confrontation opposant la Russie à l’OTAN et l’UE, vont se stimuler mutuellement pour finalement converger dans une issue guerrière. Sans parti pris particulier et avec l’exigence des faits et des preuves plutôt que des présupposés, il arrive au terme d’une analyse très documentée à formuler des conclusions inédites sur cette guerre aux portes de l’Europe.

  Plus d'infos sur https://ledrapeaurouge.be/

 

 

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Une juge britannique ordonne au Crown Prosecution Service de faire la lumière sur la destruction de documents clés concernant Julian Assange

Les autorités britanniques et le Crown Prosecution Service doivent confirmer si le service détient ou non des informations sur comment, quand et pourquoi ils ont supprimé des documents cruciaux sur l'affaire Julian Assange et, s'ils détiennent de telles informations, ils doivent soit nous les fournir, soit les refuser. nous les communiquer, en identifiant pour quelles raisons ces informations sont détenues.

par Stefania Maurizi, le 10 janvier 2025

Cette ordonnance vient d'être rendue par le tribunal de première instance de Londres présidé par la juge Foss, dans une décision qui se range du côté de notre bataille pour la vérité basée sur le Freedom of Information Act (FOIA), la loi qui permet aux citoyens d'accéder aux documents gouvernementaux.

Depuis plus de neuf ans, nous essayons d'obtenir la documentation complète sur l'affaire Julian Assange et WikiLeaks, et après avoir découvert qu'une partie de cette documentation a été détruite en 2017, nous avons essayé d'enquêter sur les raisons de cette destruction, pour déterminer s'il existait un moyen de la récupérer, ou si elle était maintenant définitivement perdue.

La juge Foss a statué que si les autorités du Crown Prosecution Service (CPS) ne se conformaient pas à son ordonnance d'ici le 21 février, leur refus pourrait conduire à une procédure pour outrage. L'avocate Estelle Dehon, du cabinet londonien Cornerstone Barristers qui nous représente dans cette bataille juridique depuis 2017, est une spécialiste de premier ordre de la FOIA. Elle commente la décision du juge Foss comme suit : « Le Tribunal a conclu que le CPS détient probablement encore des informations expliquant ce qui a eu lieu. Espérons que cela sera enfin révélé ».

Pourquoi la vérité compte toujours, même si Julian Assange n'est plus en prison

Julian Assange est désormais libre : après une saga juridique et judiciaire impliquant trois administrations américaines – celles d'Obama, de Trump et de Biden – le fondateur de WikiLeaks a été autorisé à quitter la prison la plus dure du Royaume-Uni, la prison de Belmarsh à Londres, en juin dernier. Après quatorze ans sans avoir pu marcher dans les rues en homme libre, les États-Unis ont laissé partir Assange. Mais non sans exiger leur «  dernier kilo de chair » : un aveu de culpabilité. Le fondateur de WikiLeaks était placé devant un choix : soit plaider coupable, soit risquer de passer le reste de ses jours dans une prison à sécurité maximale aux États-Unis pour avoir publié des documents secrets du gouvernement américain révélant des crimes de guerre, des actes de torture et des atrocités, de l'Afghanistan à l'Irak en passant par Guantánamo.

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LA CORDE AUTOUR DU COU

Avec la complicité active des « Pères de l'Europe », les créateurs du Marché Commun, puis de l'UE se sont mis « la corde au cou » en organisant, quasi simultanément, l'élargissement de l'Union Européenne et de l'OTAN.

Les Etats-Unis s'assuraient ainsi un sévère contrôle sur la politique extérieure européenne, son économie et son organisation de défense. Aujourd'hui encore, les médias européens, en tous les cas ceux sous contrôle des oligarques, entretiennent une campagne mystificatrice sur les septante-cinq années de paix en Europe. Grâce aux Etats-Unis ? Cette galéjade est devenue l'Histoire officielle.

La réalité :

·         - soutien aux guerres impérialistes, dont celle d'Indochine, 

·         - puis celle du Vietnam

·         - dictatures franquiste et salazariste jusqu'en 1975

·         - guerres coloniales en Afrique

·         - guerres d'Israël pour la conquête de territoires palestiniens

·         - dictature militaire en Grèce

·         - dictature militaire en Turquie

·         - partition de Chypre

·         - guerre en, et démantèlement de, la Yougoslavie

L'UE s'est toujours montrée respectueuse du « America First », quand bien même cela nuisait aux intérêts des pays européens. Désormais, les Etats-Unis mettront fin à toute velléité de création d'une défense européenne avec l'obligation de s'équiper de matériel militaire made in USA. Les commandes d'armement des Européens auprès des Etats-Unis ne cessent d'augmenter et sont le résultat d'un dumping politique et commercial dont l'acquisition des F-35 est un des enjeux. Avec les F-35, on entre dans la logique de la dissuasion nucléaire, logique qui est imposée à la Belgique, rendue incapable comme d'autres pays européens, d'adhérer au Traité de Non-prolifération nucléaire. Avec la complicité des partis qui, au cours de la dernière campagne électorale, ont été d'une rare discrétion sur les questions de politique internationale, tout en serinant que « la Commune est le pilier du système démocatique ».

Les gouvernements bourgeois, atlantistes, dont certains sont de véritables revanchards, comme la Pologne, les pays baltes et la Grande-Bretagne, sont prêts à imposer à leur population, un régime d'austérité et même, comme le dit le nouveau secrétaire-général de l'OTAN, un régime de guerre.

Fort heureusement, au sein de l'UE, la Hongrie et la Slovaquie prennent leurs distances et l'Allemagne souhaite un statut de neutralité pour l'Ukraine. Zelenski, lui, chef de guerre, sollicite une aide en hommes. Il reçoit de bons conseils de la France et de la Grande-Bretagne. Cette dernière a un représentant permanent de l'OTAN à Kiev qui appelle à recruter plus de soldats.

J'ignore quel mécanisme a permis aux Ukrainiens d'échapper à la conscription des jeunes à partir de dix-huit ans. Une « ingérence russe » ?

Thierry Delforge, le 23 janvier 2025

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Elections aux USA, la victoire de la honte et de l’argent

Les instances du PCB ont pris acte des résultats des élections américaines qui confirment la victoire du candidat républicain, de la droite radicale et de la réaction après une campagne au cours de laquelle les invectives et les fausses informations ont pris le pas sur le débat et l’argumentation.

Ils constatent que l’utilisation de supports média­tiques comme Fox New ou Breitbart News etc. favorisent les positions politiques conservatrices en faveur de l'idéologie du Parti Républicain, laquelle remet en cause le droit des femmes et des immigrés, prône le retour aux énergies fossiles et la domination des Etats-Unis et du dogme du marché sur le monde.

Ils remarquent que cette évolution inquiétante est renforcée par le recours au deepfake (hypertrucage) qui utilise l'intelligence artificielle pour entretenir la désinformation et manipuler l’opinion ce qui, d’une manière infiniment plus efficace, est digne de la Propagandastaffel des nazis.

Ils constatent le caractère obsolète et les effets pervers d’un système électoral indirect datant de 1787 qui privilégie l’avis des élites représentées par des grands électeurs au détriment du vote populaire et au profit des seuls partis républicain et démocrate.

Ils dénoncent une campagne électorale dont le coût de 16 milliards de dollars prouve le soutien sans faille que le grand capital exerce pour maintenir sa domination en privant le peuple américain de toute autre représentation politique.

Ils en concluent que ces résultats s’inscrivent dans la percée de la droite radicale qui résulte de la mondialisation capitaliste laquelle est la conséquence de la disparition du rapport de force incluant la communauté des états socialistes.

Liège, le 26 novembre 2024.

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