Lahbib en Israël : une visite inappropriée, une phrase qui tue

Lettre de Pierre Galand, Président de l'Association belgo-palestinienne (*) à Hadja Lahbib, notre Ministre des Affaires étrangères.

À quand un sursaut ?

 

Madame la Ministre des Affaires étrangères,

Le 27 mars, à la suite de votre visite au kibboutz de Niz Oz en compagnie du chef de la diplomatie israélienne Israel Katz, vous déclariez : “Nous sommes d'accord sur les objectifs [d'Israël] mais pas sur les moyens.”

Mesurez-vous ce que vous faites et ce que vous dites ?

Ce que les Palestiniens de Gaza attendent de vous, c'est une condamnation ferme et sans réserve de la guerre génocidaire contre Gaza. Vos relations diplomatiques avec le partenaire israélien, que vous qualifiez de "franches, ouvertes et sans tabou", risquent tout simplement d'apparaitre comme une grave compromission avec les auteurs d'un génocide.

Nous rappelons au gouvernement belge que la résolution 2728, adoptée ce lundi 25 mars par le Conseil de sécurité, exige un cessez-le-feu immédiat. Elle oblige l'ONU et ses membres à intervenir, de la même manière que s'imposent les ordonnances de la Cour internationale de justice du 26 janvier 2024. Le gouvernement israélien a annoncé qu'il n'entendait respecter ni l’une ni les autres.

Notre gouvernement, pour ne pas être accusé de complicité de génocide, se doit de prendre d'urgence des mesures. Dans un premier temps, convoquer l'ambassadeur d’Israël pour lui signifier que la Belgique ne peut se satisfaire des refus opposés par son gouvernement à la CIJ et au Conseil de sécurité des Nations Unies et que, sans un revirement de sa décision de poursuivre la guerre, la Belgique prendra des sanctions politiques et économiques contre Israël pouvant aller jusqu'à la suspension totale de nos relations diplomatiques avec lui. Exprimer également notre inquiétude pour les prisonniers politiques palestiniens – parmi lesquels Marwan Barghouti dont il faut exiger des nouvelles et la libération – dont les conditions de détention se sont dramatiquement dégradées. Exprimer clairement notre opposition à la poursuite de la colonisation des territoires en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Par ailleurs, la Belgique doit sans retard rappeler son ambassadeur à Tel Aviv et appeler les autres membres de l'UE à en faire autant.

Enfin, avec l'UE et les moyens appropriés, y compris une intervention de force, la Belgique se doit de briser le blocus et d'entrer à Gaza pour faire parvenir les secours humanitaires en suffisance à la population martyre gazaouie.

Dans le même temps, notre pays doit, avec le CICR, déployer une diplomatie active pour la protection des civils israéliens détenus par le Hamas et pour la protection de tous les prisonniers politiques palestiniens arrêtés en masse en Cisjordanie depuis le 7 octobre dernier.

Pierre Galand

Président de l'ABP

(*) voir aussi http://www.defenddemocracy.press/more-than-200-civil-society-organisations-demand-the-suspension-of-the-eu-israel-association-agreement/

Marc Tondeur, le 29 mars 2024

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Les "complots de mort" autour d'Assange

La CIA, puis le ministère américain de la justice pourraient prendre des mesures visant à tuer le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

Par Kellie Tranter (avocate, chercheuse et défenseure des droits de l'homme), le 18 février 2024, Declassified

 

Des documents obtenus dans le cadre de demandes d'accès à l'information (FOI) ont révélé un aspect inquiétant des efforts officiels australiens concernant le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

En septembre 2021, le DFAT a pris connaissance d'articles de presse détaillant les plans de la CIA pour assassiner Assange à Londres. Le complot révélé aux journalistes de Yahoo News, qui se sont entretenus avec plus de 30 sources des services de renseignement, impliquait que la CIA envisage d'empoisonner Assange à l'ambassade d'Équateur ou de l'abattre s'il tentait de s'enfuir.

Les documents du DFAT obtenus par Declassified Australia ne font état d'aucune démarche en faveur de la vie d'Assange à la suite de ce développement. Cela ne veut toutefois pas dire que des démarches n'ont pas été entreprises ailleurs.

Aujourd'hui, alors qu'Assange fait face à une extradition imminente vers les États-Unis, un autre risque mortel se profile à l'horizon.

Il est tout à fait possible que de nouvelles accusations soient portées contre lui aux Etats-Unis. Rappelons que 17 chefs d'accusation supplémentaires ont été ultérieurement ajoutés par les autorités américaines au chef d'accusation initial pour lequel il a été arrêté à l'ambassade en 2019.

L'année dernière, des rapports ont fait apparaître que les enquêteurs du Federal Bureau of Investigations (FBI) continuaient d'interroger d'autres témoins à la recherche de nouvelles preuves potentielles contre Assange. La probabilité de nouvelles accusations après l'extradition vers les États-Unis doit être considérée comme une réelle possibilité.

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« NOUS SOMMES AVEC VOUS »…???

« Nous sommes avec vous ». C'est dans ces termes que notre brillant Premier Alexandre De Croo s'est adressé à son homologue israélien Natanyahou lors de sa récente visite en Israël.

« Nous sommes avec vous » signifie qu'Alexan­dre et son gouvernement cautionne les violations du droit international perpétrées par Israël depuis sa fondation en 1948 alors que cet Êtat a été mis au monde par le droit international.

C'est en novembre 1947 que la résolution 181 de la jeune Organisation des Nations Unies (ONU) répartissait les 26.600 km² du territoire de la Palestine issu du démembrement de l'empire ottoman. La clé de répartition onusienne cédait 60%, soit 15000 km² à Israël et le solde de 40%, soit 11600 km²à la Palestine incluant une zone entourant la ville de Jérusalem placée sous statut international.

Aujourd’hui, les 11000 km² de la Palestine onusienne de 1947 sont réduits à une portion congrue de 6000 km² qui est grignotée chaque année par l’arrivée de 15000 colons israéliens qui assassinent ou chassent les habitants pales­tiniens de leurs terres et de leurs maisons avec l’appui de la police et de l’armée israélienne. A ce jour, si on tient compte du grignotage incessant de la Cisjordanie et de l’annexion du territoire syrien du Golan condamnée par les résolutions 242 et 497 de l’ONU, Israël contrôle un territoire de 27800 km².

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