« NOUS SOMMES AVEC VOUS »…???

« Nous sommes avec vous ». C'est dans ces termes que notre brillant Premier Alexandre De Croo s'est adressé à son homologue israélien Natanyahou lors de sa récente visite en Israël.

« Nous sommes avec vous » signifie qu'Alexan­dre et son gouvernement cautionne les violations du droit international perpétrées par Israël depuis sa fondation en 1948 alors que cet Êtat a été mis au monde par le droit international.

C'est en novembre 1947 que la résolution 181 de la jeune Organisation des Nations Unies (ONU) répartissait les 26.600 km² du territoire de la Palestine issu du démembrement de l'empire ottoman. La clé de répartition onusienne cédait 60%, soit 15000 km² à Israël et le solde de 40%, soit 11600 km²à la Palestine incluant une zone entourant la ville de Jérusalem placée sous statut international.

Aujourd’hui, les 11000 km² de la Palestine onusienne de 1947 sont réduits à une portion congrue de 6000 km² qui est grignotée chaque année par l’arrivée de 15000 colons israéliens qui assassinent ou chassent les habitants pales­tiniens de leurs terres et de leurs maisons avec l’appui de la police et de l’armée israélienne. A ce jour, si on tient compte du grignotage incessant de la Cisjordanie et de l’annexion du territoire syrien du Golan condamnée par les résolutions 242 et 497 de l’ONU, Israël contrôle un territoire de 27800 km².

En acceptant la projection d’un film israélien sur les atrocités commises par le Hamas, atrocités que nous condamnons sans réserve, Alexandre prouve que son gouvernement instruit ou considère les éléments de ce dossier à la charge des seuls Palestiniens qui sont présentés comme des barbares. A ce sujet, nous saluons l’attitude des députés du PTB qui ont refusé de visionner ces images, ceci en l’absence d’élément dénonçant les atrocités vécues par le peuple palestinien. Tenant compte que le Vlaams Belang a également refusé de visionner ce film, nous dénonçons les assertions d’une presse qui en profite une nouvelle fois pour amalgamer les « extrêmes » de droite et de gauche. La diffusion d’extraits de ce film partial sur les réseaux sociaux exacerbe un climat passionnel qui diabolise la juste cause palestinienne que nous soutenons, ou contribue à réactiver l’antisémi­tisme que nous avons toujours condamné.

Nous rappelons au Sieur Alexandre, que le Hamas a profité de la prodigalité des états du golfe qui abritent ses dirigeants et leur famille qui sont loin de partager le sort des gazaouis. Mais le Hamas a également bénéficié du soutien du gouvernement israélien, et indirectement de ses alliés de la communauté européenne dont M. De Croo. En 2019, dans un discours devant son groupe parlementaire, le premier ministre israélien B. Natanyahou soutenait que le meilleur moyen d’empêcher la création d’un état pales­tinien passait par le financement et le renforce­ment du Hamas, ceci dans le but d’affaiblir la crédibilité de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Même si cette dernière a été discréditée par les agissements de certains de ses dirigeants, l’OLP reste une organisation indis­pensable à des négociations. La disparition de l’OLP créerait un vide propice au Hamas qui profiterait également à Israël pour qui les roquet­tes du Hamas sont du pain béni afin de justifier son extension territoriale au nom du sacro-saint droit à sa sécurité et à la légitime défense.

Pour se donner bonne conscience, au terme de sa visite, De Croo a évoqué le sort des victimes en invitant Israël à respecter le droit international « humanitaire » qui lui a valu les félicitations du Hamas, des félicitations qui sonnent creux après sa déclaration d’allégeance à Natanyahou. Nous disons à l’honorable Premier ministre que le droit international n’a pas besoin d’être qualifié d’humanitaire tout simplement parce qu’il est fondamentalement humanitaire. Le sort des victi­mes est indissociable des causes d’une crise qui ne peut être résolue que par le respect du droit international. N’oublions jamais que les cinquan­te millions de morts de la 2e guerre mondiale sont les victimes des violations du droit interna­tional perpétrées dès 1933 par Hitler, avec la scandaleuse complaisance de la France et du Royaume-Uni.

Lorsqu’il dit à Natanyahou « Nous sommes avec vous » ; Alexandre prouve qu’il est contre nous et contre tous ceux qui dénoncent ce scandale qui a assez duré.

Il est plus que temps de condamner lourdement Israël à de véritables sanctions économiques autres que le boycott de ses melons et de ses kiwis. De la même manière, il est plus que temps de rester cohérent en exigeant la levée du blocus qui asphyxie le peuple cubain qui n’a jamais menacé ou occupé qui que ce soit.

Marc Denonville

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résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 novembre 1967.

résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations unies du 17 décembre 1981. Israël a annexé le Golan à son territoire par la loi des hauteurs du Golan du 14 décembre 1981, qui n'est pas reconnue par la communauté internationale (sauf par les États-Unis, depuis le 25 mars 2019) .

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