Henri Malberg : "on a sous-estimé la portée du 17 octobre 1961"
Militant communiste depuis la Libération, Henri Malberg était présent à Paris au moment de la tragédie. Il revient notamment sur le traitement par l’Humanité de l’époque. « Honneur à ce journal », nous déclare-t-il.
Vous étiez militant communiste parisien à l’époque du 17 octobre 1961. Quel souvenir gardez-vous de ces années de guerre ?
Henri Malberg. J’avais 16 ans au moment de la guerre du Viêt-Nam, 24 ans lors du déclenchement de ce qu’on a appelé les événements d’Algérie, et 32 ans à Charonne. Donc ma génération, celle qui est venue très jeune au communisme au sortir de la guerre, a passé seize années de sa vie à mener le combat anticolonialiste. N’étant pas historien, j’évoque cette période à partir de mes propres souvenirs de cette époque et de tout ce que j’en ai lu depuis. Quand je regarde en arrière, j’ai un sentiment d’honneur en tant que militant, et l’impression d’avoir servi les intérêts de la France qui n’avait rien à gagner à cette guerre.