Commémoration de l'assassinat de Julien Lahaut


Photo: Copyright : Jan Hertogen npdata.be (2023)

Cher.es camarades et ami.es,

Permettez-moi de saluer votre présence à cet hommage à notre camarade Julien Lahaut dans le but de perpétuer les valeurs du mouvement ouvrier organisé qu’il a défendues dans l’adversité et dont nous voyons combien elles sont toujours actuelles.

Permettez-moi d’autre part, de remercier notre parti ami, le PTB, qui s’est chargé de l’organisation de cette commémoration. Nous combattons pour la meme cause.

Cette année, notre hommage au grand défenseur de la classe ouvrière qu’était Julien Lahaut survient en l'absence de notre camarade Marcel Bergen qui nous a quittés il y a quelques semaines et qui, pendant tant d’années, avait contribué à perpétuer ses idéaux ainsi que la commémoration de son assassinat. C'est pourquoi je vous propose d'observer une minute de silence à sa mémoire.

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Cher.es camarades,

Cela fait 73 ans aujourd’hui que, le 18 août 1950, le Président de notre parti et député de Liège, Julien Lahaut, était lâchement assassiné par un commando aux ordres des forces de la réaction nationale dont l’organisateur était André Moyen. André Moyen était un militant d’extrême droite viscéralement anti-communiste, bien connu du clergé, de la police judiciaire et des plus hautes autorités du gouvernement de l’époque qui l’ont protégé, mais également des milieux d’affaires de la Banque de Bruxelles et du holding Brufina qui le finançaient. 

Dans le climat de guerre froide et d' anti-communisme, Julien Lahaut a été assassiné parce qu’il personnifiait une volonté populaire qui représentait un danger pour les institutions et l’ordre capitaliste, et parce qu'au nom de l’idéal républicain, il s’opposait au retour du Roi Léopold III qui avait préféré s’accommoder de l’occupation au lieu de partager le sort de ceux qui avaient choisi de résister.

Rappelons que c'est dans le contexte de la guerre froide que l'assassinat de Lahaut fut commis après celui du président du Parti Communiste Japonais Kuichi Tokuda et les attentats qui avaient visé le secrétaire du Parti communiste italien Palmiro Togliatti et son homologue français Jacques Duclos.

Au-delà des attentats visant les dirigeants communistes, à la même époque, en France durant les grandes grèves des mineurs et des dockers de 1947/48, comme en 1950 lors de l’affaire royale en Belgique, au total des milliers de militants ouvriers sont emprisonnés, des milliers d’autres sont licenciés, tandis que des dizaines sont abattus par les forces de l’ordre.

Visiblement, les faucons de la guerre froide paniquaient devant le prestige du mouvement communiste international, prestige acquis dans les combats de la résistance et par la contribution historique de Union Soviétique à la victoire sur le nazisme.

Aujourd’hui, même si les enjeux sont différents, les protagonistes de la droite et leurs pratiques sont toujours les mêmes. Le patronat continue d’influencer lourdement l’orientation de la politique générale du pays, cherchant à remettre en question le droit de grève avec sa politique répressive envers les organisations syndicales et cela, en connivence avec les instances judiciaires.

Le gouvernement ne fait que s’incliner devant les diktats du patronat pour aller encore plus loin dans l’exploitation des travailleurs. En ce sens, ce qui se passe dans la grande distribution est hautement significatif. Le plan de restructuration de Carrefour, le démantèlement généralisé chez Delhaize sont de véritables attaques contre les statuts et les droits des travailleurs au seul profit des dividendes des actionnaires. Une riposte énergique s'impose pour éviter que ces méthodes fassent jurisprudence et finissent par être d'application dans tous les secteurs.

Les partis politiques de la coalition gouvernementale se contentent de cautionner ces agissements. Au lieu de penser au bien commun et d’investir dans les besoins urgents des secteurs de la santé et de l’éducation, ils s’engagent dans une politique irresponsable de dépenses militaires faramineuses qui, sous prétexte d’aider l’Ukraine, ne font que servir les intérêts des marchands de canons américains. Ils ne font absolument rien pour favoriser une politique de rapports diplomatiques visant à obtenir un cessez le feu et des négociations entre les parties.

A ce propos, nous tenons à être clairs. Nous rappelons que dès le début du conflit nous avons condamné l’intervention militaire russe en Ukraine, mais sans oublier que la responsabilité principale, depuis les origines même du conflit est à rechercher dans la coalition qui regroupe, au sein de l'OTAN , les Etats Unis et l'Union européenne laquelle est devenue l'intermédiaire commerciale du business de l’armement, et l'activiste infatigable de l’aggravation du conflit.

Chers camarades,

S'il est urgent de dénoncer les fauteurs de guerres, il est impératif de lier la lutte pour la paix et la défense des travailleurs et d'en faire l'enjeu principal de la campagne électorale de 2024 à laquelle nous sommes disposés à participer unitairement avec nos camarades du PTB pour exiger notamment :

- le maintien des services publics en tant que patrimoine social non négociable ;

- une sécurité d’existence garantie par une sécurité sociale forte et non pas par la charité et les restos du cœur, aussi louables soient les efforts et la bonne volonté des concitoyens qui s’y investissent ;

- Nous exigeons aussi la paix par l’arrêt des guerres soi-disant humanitaires qui passe par la sortie et la dissolution de l’OTAN ;

- Et last not least, le refus de toute criminalisation des luttes sociales.

Vive l'exemple de Julien Lahaut et vive l'unité des communistes ! 

 Discours du 19 août 2023 : Texte élaboré par Vladimir Caller, Marc Denonville et Peter Maaswinkel et prononcé par ce dernier.

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